Pauline Julier, Naturalis Historia, Centre culturel suisse 2017 / © Marc Domage

Pauline Julier

Naturalis Historia

sam 09 sept – dim 17 déc 2017
ven 08 sept 2017 de 18h à 21h

Naturalis Historia est une exposition qui met en scène, à travers un ensemble de dispositifs visuels et sonores, plusieurs histoires naturelles. Chaque histoire explore une situation d’humains aux prises avec la Nature, qui révèle leurs obsessions et ébranle leurs certitudes. Proche de l’essai, à la croisée du point de vue personnel et de l’étude documentaire, l’exposition adopte une forme kaléidoscopique. Elle dispose les récits et les traces formant les différentes strates d’un extrait d’encyclopédie personnelle, contemporaine et plastique.


« Le projet a commencé il y a quelques années, lorsque j’ai découvert l’image de la plus ancienne forêt du monde dans un magazine scientifique. C’est la représentation visuelle d’une forêt fossilisée âgée de 300 millions d’années, qui a surgi de l’oubli en 2010 grâce aux fouilles d’un groupe de scientifiques sinoaméricains, menées par le professeur Wang dans une mine de charbon au nord de la Chine. C’est l’image d’une étrange forêt tropicale composée d’arbres, de fougères et de vignes depuis longtemps disparus, qu’une éruption volcanique a ensevelie sous la cendre et la lave. À partir des fragments de feuilles, de branches, conservés dans une couche de tuff volcanique compacte extrêmement dure, les scientifiques ont réussi à reconstituer la forêt telle quelle sur un kilomètre carré. Ils l’ont surnommée la «Pompéi végétale». Cette image m’a complètement fascinée, une image d’avant l’homme, d’avant l’animal même… Cette soudaine apparition d’un temps si lointain, si inconnu, me donnait le vertige. Je voyais les fossiles de cette forêt comme des témoins muets, des fragments étrangement précis à la fois dans l’espace et dans le temps, d’un monde depuis longtemps disparu et dont nous étions absents. La forêt avait été tirée d’un long sommeil et voilà que sa présence, pétrifiée puis soudain vive, pouvait s’inscrire dans notre mémoire sans que nous ne l’ayons jamais connue. » Pauline Julier


> extrait de l’entretien avec Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser, à lire dans le journal Le Phare n°27, disponible à l’accueil du CCS, ou en version électronique ici.

 

Avec les interventions de Philippe Descola, anthropologue, chaire d’anthropologie de la nature du Collège de France ; Bruno Latour, philosophe et anthropologue, professeur à Sciences Po, directeur du médialab et fondateur du SPEAP (programme d’expérimentation en arts et politique) ; le Professeur Wang, professeur chercheur en paléobotanique, Nanjing Institute of Geology and Palaeontology, Chinese Academy of Sciences, Nanjing, Chine.

L’exposition a été coproduite avec La Ferme Asile à Sion. Elle bénéficie du soutien du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève, du Fonds cantonal d'art contemporain Genève, du Centre National des Arts Plastiques (France), de la Haute Ecole d'Art et de Design de Genève, Département Cinéma / cinéma du réel, de la Fondation Ernst Göhner et de Ernst et Olga Gubler-Hablützel.

A l'occasion du festival Les Traversées du Marais, visite de l'exposition samedi 9 septembre à 15h.

En partenariat avec LibérationA Nous Paris et Artpress

sam 09 sept – dim 17 déc 2017
ven 08 sept 2017 de 18h à 21h