RUIN
Il y a chez ce crooner des quartiers métis de Berlin un goût pour les images des années folles et l’ambiance trouble des cabarets. Il y a de la douceur qui passe toujours à un fil de l’effroi. Il y a aussi dans le rock lunatique et théâtral de Ruin des modèles qu’on entend bien : David Bowie, Nick Cave, des airs de Morrissey pour le dandisme du costard, et toute une discothèque de petit malin. Ruin est multiple. Plus précisément, c’est l’artiste Martin Eder qui est double et qui s’est fabriqué son avatar chanteur. Invité de l’exposition À rebours, Eder s’empare d’un au-delà du kitch lorsqu’il peint chats et caniches, ou photographie des femmes trop offertes. C’est un autre registre de codes surannés qu’il vient tarauder lorsqu’il devient Ruin, en des concerts qui tiennent de la cérémonie, dans des poses et des éclairages que David Lynch ne renierait pas.
www.myspace.com/richardruin
Martin Eder participe avec Elly Strik, Caro Suerkemper et Christoph Wachter à l’exposition À rebours du 08.05 au 18.07.10.