La rencontre entre Andreas Vogler, Emanuele Coccia et Charlotte Poupon nous emmène sur orbite afin de penser la conception des matrices spatiales, navettes ou vaisseaux, dans la perspective de missions de longues durées.
Comment penser un intérieur quand l’extérieur n’existe pas ? Cet extérieur, le vide cosmique, qui contraint les êtres vivants à vivre dans les replis d’une machine, bijou de technologies auquel ils doivent leur survie, seconde après seconde. Peut-on oser parler de confort ? Et si oui, quel est-t-il ? Est-ce le moelleux d’un coussin ? Mais le moelleux existe-t-il seulement en apesanteur ? Ou bien plus prosaïquement, un petit, minuscule espace à soi et rien qu’à soi. Un espace, un temps, un espace-temps dans l’Espace-Temps pour se sentir toujours « en vie » dans la Machine.
Devant ces perturbations de paradigmes, comme un grand chamboulement non gravito-centré, quelle posture pour le concepteur, l’architecte, l’architecte d’intérieur, le designer ? Où doit-il attarder son crayon ? Quelles pistes doit-il défendre devant les ingénieurs ? Raymond Loewy en son temps n’a-t-il pas réussi à faire mettre une fenêtre au Skylab ?
Cette discussion entre Andreas Vogler, architecte suisse et enseignant, spécialiste de l’architecture spatiale et Emanuele Coccia, philosophe, auteur de la Philosophie de la maison. L’espace domestique et le bonheur, sera animée par Charlotte Poupon, designer, responsable des enseignements de l’ENSCI-Les Ateliers et autrice de la thèse Des sous-marins nucléaires au défi martien, regard de designer sur la sensorialité des individus en situation d’isolement et de confinement. Elle questionnera cette fenêtre, et toutes autres, qu’il reste à ouvrir pour toujours accompagner l’humain au bout de ces utopies d’explorations.