Ralph Bürgin
La place
Visite flèche tous les samedis et dimanches à 16h
// Annulé // Curator tour mercredi 04.12 // Annulé //
Entrée libre
Ralph Bürgin (* 1980, Bâle) est peintre. Dans l’espace prétendument restreint de l’huile sur toile, il éprouve sans relâche la représentation du corps par la peinture. Quelle(s) relation(s) entre ces deux entités – la toile et le corps humain – aux dimensions, formes, matérialités, temporalités et exigences de survie si différentes ?
Le nu, motif bien installé dans l’histoire de l’art, ne se contente pas chez Bürgin d’être une variation contemporaine du corps peint avec sa propre touche et son propre coloris : chaque toile questionne la représentation du corps des hommes. Car c’est bien un travail sur le nu masculin que Ralph Bürgin creuse, mais dans des positions d’odalisques, généralement attribuées aux femmes.
Ses personnages massifs ont des volumes comme aplatis, à la manière d’un bas-relief (qu’il pratique aussi). Le corps se trouve serré dans un rectangle, les membres repliés, les têtes moulées en cube par les quatre bords de la toile. Il laisse émerger la silhouette sans profondeur, empêchant délibérément toute libération, même illusoire, dans une troisième dimension. Quelle que soit sa taille, l’espace de la peinture est toujours comme une boîte trop étroite dans laquelle ses sujets viendraient s’encastrer, les hommes ainsi ensérrés, semblent enfermés dans la matière.
«Mes toiles sont des endroits de stockage, transparents et peu espacés».
En jouant des dimensions déséquilibrées des corps – jambes énormes surmontées de têtes minuscules ou crânes informes gigantesques et petites faces – il questionne le rapport, peut-être même de force, entre ces géants et leurs spectatrices et spectateurs. Ses nus sont monumentaux, passifs, improductifs, lourds. Les regards fixent sans adresse, sans expression. L’hermétisme de cet univers pictural, sa résistance à se mettre en lien à un monde extérieur à la toile, ce désintérêt absolu face à une réalité, rend l’œuvre brusquement présente.
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