Collectif_fact, “Circus” (installation), 2004,  / Photo : D.R.

collectif_fact

Circus

Vidéo, animation 3D, (2' 10'', 2003 ) audio: Jean-Jacques Duclaux.

Contrairement à la ville traditionnelle, les villes ne sont plus constituées d’un espace continu et homogène. Sans cadre, ni échelle, l’espace urbain tend à devenir un pur agencement d’éléments: les moyens de locomotion transforment le paysage en séquences et les systèmes de diffusion montrent une vision fragmentaire de la ville. Comment peut-on alors percevoir et identifier notre environnement ? Peut-être en le décodant, en l’analysant, en le décrivant couche par couche: une couche, une information, une impression. Le projet “circus” est constitué de parcours photographiques d’un lieu urbain unique. Les photographies sont les fragments de paysage qui ont attiré notre attention alors que nous traversions cet espace et que nous avons ensuite découpé. L’installation se compose donc d’une série d’images composées de plusieurs couches. La navigation entre tous ces éléments montre alors une vision fragmentaire pour laquelle il faut perdre l’illusion de tout voir. D’une certaine manière, il faut se doter d’une perception différente de l’espace, s’adapter à cet amalgame d’éléments pour pouvoir le décoder. Car ce paysage est le résultat de sédimentations successives, ou plutôt d’empilement de strates, strates tantôt matérielles comme les éléments photographiques pris sur le terrain, tantôt logicielles comme les multiples plans qui les révèlent. Ce à quoi nous avons affaire ici n’est plus une simple profondeur de champs, mais un jeu de distance simulée qui permet de parcourir et d’identifier les phénomènes dans leur diversité: pas de “trou” à la surface du plan, mais du vide entre les éléments.