René Burri
Le Paris de René Buri
Dans l'exposition qu'ils ont préparée pour les 10 ans du Centre culturel suisse, René Burri et son assistant, le réalisateur grison Dino Simonett, ont rassemblé et mis en scène les images qui symbolisent "Le Paris de René Burri". Celles-ci seront présentées sous une forme peu conventionnelle: des photocopies collées directement à même les murs, comme un grand jeu de domino, une "orgie d'images".
Né à Zurich en 1933, René Burri y fréquente l'École des arts et métiers. Il rejoint le groupe de l'Agence Magnum dès 1956 et devient l'un des derniers grands reporters photographes présents sur tous les points chauds. Il multiplie les images célèbres et, entre toutes, ce portrait de Che Guevara, cigare pointé vers le ciel, qui sera pour toute une génération le symbole de la révolution cubaine; ou encore son portrait de Sadate avec le reflet du canal de Suez dans les lunettes de soleil du président égyptien: en une image, toute la guerre au Moyen Orient.
Depuis plus de quarante ans, René Burri photographie Paris. Dans son ouvrage "One World", paru en 1984 aux éditions Benteli, cet éminenet de l'Agence Magnum depuis 1959 nous dit: "comme tant de photographes, pour moi aussi c'est à Paris que ça a commencé". C'est en 1950, à l'âge de 17 ans, qu'il arrive pour la première fois à Paris avec sa classe de photo. Son professeur d'alors, Hans Finsler, est l'un de ceux qui ont marqué ses débuts à la Kunstgewebschule (École des arts et métiers) de Zurich. Il y revient seul en 1955 afin de rendre visite à Picasso. Si ce voyage ne l'a pas mené à l'objet du désir - "son secrétaire su parfaitement y faire obstacle" - il a tout de même suscité de magnifiques images.
À l'autre extrémité de ce panorama une multitude de petits et grands événements, festivités, scènes du quotidien, et réalise des portraits de personnalités dans tous les domaines. Il en résulte une "danse" d'images en d'innombrables tons et nuances de la "plus belle ville du monde".