Paris - Godard
La ville la politique le langage
Filmer est un geste politique. Filmer une ville c’est la reconstruire, la défaire, la détruire. Refonder un langage.
Jean-Luc Godard, cinéaste-architecte de Paris: telle est l’hypothèse proposée par cette exposition.
Avec cette exposition, Christian Longchamp et le Centre culturel suisse proposent une «adaptation» (comme l’on parle de l’adaptation d’un roman au cinéma) de films dans un espace muséal. Elle se veut subjective tout en se donnant le défi d’être au plus près de la poétique de Jean-Luc Godard.
Les auteurs de la Nouvelle Vague ont expérimenté, en plus d’une manière originale d’écrire, de monter, de produire un usage inédit de Paris, de la ville, laquelle s’exprime alors plus réellement et plus sincèrement, à l’encontre de l’imagerie convenue, de Qualité française, répandue à cette époque dans le monde entier. L’exposition se développe à partir de deux films, "Alphaville" (1965) et "Deux ou trois choses que je sais d’elle" (1966), qui ont tous deux Paris pour «motif». Ils sont présentés selon un parcours combinant images arrêtées, extraits sonores, choix de répliques ou de didascalies tirées des films de Godard. En quelque sorte, une adaptation (comme l’on parle de l’adaptation d’un roman au cinéma) de ces deux films dans un espace muséal. Dans le cadre d’un Mois de la Photo consacré cette année à Paris, le parti pris initial est de considérer la métropole parisienne non comme la «ville lumière» mais comme une «capitale de la douleur», en filant ainsi la métaphore que nous propose Jean-Luc Godard dans Alphaville.
Texte : Christian Longchamp, commissaire de l’exposition
(Retrouvez plus d'informations dans la brochure ci-dessous.)