Robert Frank
Photographies de 1941 à 1994
Une exposition de la Fondation Suisse pour la Photographie, Kunsthaus Zurich, dans le cadre du Mois de la photo à Paris, 1996. Ainsi qu'une rétrospective de courts et longs-métrages.
1924. J'ai grandi à Zurich. J'y suis même né le 9 novembre.
1950. Je pars pour l'Amérique. Comment peut-on être Suisse? (…)
1955. Je traverse les États. Pendant un an, 500 rouleaux de film. Je vais dans les bureaux de poste, les Woolworths, les magasins à 10 cents, les gares routières. Je dors dans des petits hôtels pas chers. Vers 7 heures du matin, je vais au bar du coin. (…)
Depuis 1972, dans les temps morts que me laissent mes films, ou mes projets de films, je photographie.
En noir ou en couleurs. Quelquefois j'assemble plusieurs images en une seule. Je dis mes espoirs, mon peu d'espoir, mes joies. Quand je peux, j'y mets un peu d'humour. Je détruis ce qu'il y a de descriptifs dans les photos pour montrer comment je vais, moi. Quand les négatifs ne sont pas encore fixés, je gratte des mots, soupe, force, confiance aveugle…
J'essaie d'être honnête. Parfois, c'est trop triste. Maintenant, c'est lundi dans le monde.
Le début de l'après-midi. June construit une forge.
Il faut toujours garder un fer au feu mon frère…
Robert Frank
(extrait de "Robert Frank" coll. Photopoche, Éd. Centre National de la Photographie, Paris 1983)