Jasmine Gregory
Si je ne peux pas l’avoir, toi non plus
Le 16.11 à l’occasion du vernissage PRICE performe à 20:00
Le 10.04 talk avec Jasmine Gregory à 19:00 sur réservation +
Jasmine Gregory, artiste américaine vivant à Zurich, présente sa première exposition personnelle Si je ne peux pas l’avoir, toi non plus en France au Capc Musée d’art contemporain de Bordeaux en collaboration avec le CCS. Jasmine Grégory propose dans le cadre de cette exposition de déconstruire son rapport à la peinture. Celle-ci apparaît dans différents états, pour multiplier les points de vue permettant d’aborder ce médium chargé d’histoire. La peinture est mise sous vitrine ; des jeux de lumière la font apparaitre et disparaitre ; elle s’étend sur les murs pour devenir architecture. Autant de gestes qui invitent à se déplacer pour regarder la peinture autrement.
Dans son travail, Jasmine Gregory cherche à aller à la marge de la peinture. Elle utilise des restes, des déchets, des rebuts de la peinture et les expose. La peinture ne s’arrête donc pas au cadre (ni de la toile, ni de l’exposition), elle s’étale et dégoute, déborde, sort de son espace pour mieux s’interroger sur son propre sort, sa propre finitude et sa propre mort. C’est dans ce monde d’après que l’artiste pense sa peinture. Au même titre que des figures pop comme Lana Del Rey sont fantasmées et iconisées, Jasmine Gregory s’interroge sur ce qu’il reste d’une icône quand elle n’est plus qu’une carcasse. Consciente de vivre à une époque qu’elle considère être les débris d’un monde déjà mort, elle envisage la peinture dans cette dimension critique –ce medium de l’Histoire de l’art par excellence, célébré, déclaré mort et ressuscité maintes fois. Usée, manipulée, inscrite dans une histoire patriarcale et capitaliste, il n’en reste au même titre qu’un souvenir mortifère qu’elle tord jusqu’à épuisement.
Au lieu d’accepter une situation qui semble inéluctable - la fin de l’art -, Jasmine Gregory parle la langue du collage, un assemblage étrange de références au capitalisme tardif (peintures reprenant des images publicitaires provenant du monde bancaire), afin de les transformer. La peinture est ici déconstruite sous différentes formes, théâtralisée dans certaines salles de l’exposition comme pour évoquer une tragédie, ou au contraire surexposée sous une lumière extrêmement blanche comme pour l’ausculter. Une peinture vide puis trop pleine, chargée de signes qu’elle efface aussitôt.
Commissaires : Claire Hoffmann et Marion Vasseur Raluy
Autour de l'exposition
MER 10.04 - Jasmine Gregory en conversation avec Marion Vasseur Raluy
À l’occasion de cette rencontre, Jasmine Gregory revient sur son projet pour le Capc Si je ne peux pas l’avoir, toi non plus. Cet échange est également un moment privilégié pour revenir sur le parcours de l’artiste et faire état de l’évolution de sa relation avec son médium de prédilection: la peinture. Il sera également question de l’espace de l’atelier et des références qui nourrissent Jasmine Gregory (de Lee Lozano a David Hammons).
Réservation en ligne conseillée, ICI