Carton d’invitation au vernissage

Oh ! cet écho !

Autour d’œuvres d’Emma Kunz

sam 19 sept – dim 01 nov 1992

Artistes exposés : Emma Kunz - Giovanni Anselmo, Alighiero E Boetti, Silvia Bächli, Bernard Bazile, Jean-Pierre Bertrand, Barbara Bloom, Frédéric Bruly-Bouabré, Francesco Clemente, Patrick Corjllon, Hanne Darboven, Mark Dion, Peter Fischli/David Weiss, Richard Fleissner, Katharina Fritsch, Samy B. Gantner, Isa Genzken, Gilbert & George, Robert Gober & Christopher Wool, Franz Graf, Bethan Huws, Fabrice Hybert, Peter Kamm, Massimo Kauffman, Mike Kelley, Max Matter, Ulrich Meister, François Morellet, Walter Obholzer, Jean-Michel Othoniel, C. O. Paeffgen, Sigmar Polke, Gerhard Richter, Ugo Rondinone, Thomas Ruff, Jean-Jacques Rullier, Jean-Frédéric Schnyder, Roman Signer, Hugo Suter, Philip Taaffe, André Thomkins, Rosemarie Trockel, Acharya Vyakul, Richard Wentworth, Heimo Zobernig.

Emma Kunz (1892-1963), originaire du canton d'Argoiev, compte parmi les artistes majeurs et originaux du XXe siècle en Suisse. Après le Kunsthaus d'Aarau (1973), le musée d'Art Moderne de la Ville de Paris lui avait consacré en 1976 une exposition présentée en ces termes par Suzanne Pagé, conservateur de l'ARC : "Marginale, démunie, femme et guérisseuse, autant de traits propres à chasser Emma Kunz du côté du bûcher. (…)
Scrutant l'épiderme du papier, microcosme de la grande nature, avec ce même pendule dont elle se sert comme guérisseuse et radiésthésiste, Emma Kunz détecte et trace, sur le papier millimétré, les points et lignes de force avec des crayons de couleur. Sur le réseau trop serré et mécanique vient alors s'inscrire un nouvel ordre dans des diagrammes de lumières proches, dans leur configuration et leur fonction, des mandalas thibétains, des yantras de médiation-méditation. Rien à voir ici avec une abstraction géométrique plus ou moins naïve.
Étayés sur des calculs nuùériques et une symbolique complexe, ces dessins sont censés libérer des forces cosmiques à travers un processus qui, d'ailleurs, relève sans doute moins du "surnaturel" que de propriétés encore inconnues du système nerveux.
Ces configurations, à mi-chemin de la mathématique, de la voyance et du symbole, ressortissent de cette même géométrie inspirée qui dicte aux Indiens Navajos le tracé de leur sand-paintings, peintures rituelles thérapeutiques. L'art qui fut une forme de la magie retrouve ici la magie même."
Aujourd'hui, au Centre culturel suisse, Bice Curiger, rédactrice en chef de la revue "Parkett", souhaite, avec la complicité de deux autres critiques d'art, Bernard Marcadé et Hans-Ulrich Obrist, détacher de l'Art Brut Emma Kunz et réactualiser son écho dans la polyphonie contemporaine.
L'événement auquel nous convions le public parisien est donc la redécouverte d'une artiste qui, ouvrière dans une usine de tricot et femme de ménage, fut parfois victime de sa biographie insolite de guérisseuse et d'experte dans l'art du pendule.
Autour de l'œuvre d'Emma Kunz, Bice Curiger, Bernard Marcadé et Hans-Ulrich Obrist ont voulu créer un champ d'énergie englobant des artistes dont la filiation avec Emma Kunz procède d'avantage d'une idée poétique que didactique. Entre autres peintres rassemblés ici, l'on retrouvera Gerhard Richter, Max Matter, Hugo Suter et André Thomkins (auquel est emprunté le titre de notre exposition).

 

sam 19 sept – dim 01 nov 1992