Fauve / Photo : Simon Letellier pour le CCS

Fauve

Carte blanche au label Two Gentlemen

Depuis 2000, le label de Sophie Hunger, d’Erik Truffaz et des Young Gods contribue à l’essor de la scène poprock suisse.

Cinq ans après un premier coup d’éclat pop aux airs indolents, Fauve délivre Clocks ‘n’ Clouds. Un deuxième album davantage centré sur l’electro, rythmé, tranché dans ses choix esthétiques et son propos. Comme quoi lente maturation n’est pas forcément synonyme de dilution des idées. Au contraire. Clock ‘n’ Couds, au-delà de son titre en forme de clin d’oeil à une oeuvre du compositeur Ligeti et de sa dualité avérée, révèle une maturité exceptionnelle. Sans avoir renié la luxuriance orchestrale, la superposition de strates sonores, les entrelacs harmoniques qui avaient fait de son essai inaugural un coup de maître, le chanteur et musicien suisse se montre ici plus direct et incisif. Les rythmiques sont parfois même martiales, comme sur ce « Cotton Fields » liminaire qui dévoile les nouveaux tons choisis par Fauve pour redécorer son monde au sein duquel un discours social, voire politisé a aussi toute sa place. « En privilégiant une tonalité plus sombre, des structures carrées, un travail sur des boucles et des racines plus rock, je voulais briser sans doute les notions de fantasmagorie, d’exotisme, de crooner bossa-nova inoffensif accolés à mon premier disque. Alors qu’y figuraient déjà des choses plus noires et nébuleuses», explicite Nicolas Julliard, alias Fauve.

Première partie : Nick Porsche